par Firass Yassin 22 mai 09 16:18
"La France, risque-t-elle de devenir une DICTATURE DANS UN AVENIR PROCHE ? Non bien sût me répondrez-vous. Nos institutions, notre démocratie et nos valeurs nous en protègent et ce pour encore de très longues années. Pourtant, il semblerait que, petit à petit, tous les éléments pour l'apparition d'une dictature en France, se mettent en place.
Non pas, bien sûr, que notre président ou le gouvernement actuel planifie dans l'ombre une prise de pouvoir par la force. Non cela, je ne le crois pas. Nicolas SarKozy, malgré ses tendances autoritaires reste démocratiquement élu et n'entend pas remettre en cause la démocratie. C'est d'ailleurs précisément pour cela que la situation est grave. Car sans l'avoir pour objectif, la politique que mènent l' actuelle majorité va inévitablement conduire à faire sauter, un à un, tous les verrous visant à empêcher l'arrivée au pouvoir d'un dictateur.
Commençons par nous interroger sur ce qui caractérise une dictature. Contrairement à ce que l'on pourrait croire ce n'est pas la prise de pouvoir par la force qui la caractérise (HITLER est, par exemple, arrivé démocratiquement au pouvoir). Plus que par son mode d'apparition, la dictature est caractérisée d'abord par ses institutions toutes particulières. La non-séparation des pouvoirs souvent entre les mains d'un seul homme, la non indépendance des médias, une justice où le répressif prime et un parlement fantoche quand il n'est pas inexistant le tout sans élections démocratiques.
Une dictature est également caractérisée par l'absence de libertés individuelles. Pas de droit de réunion ou de manifestation, des arrestations arbitraires et un traitement inhumain des prisonniers le tout doublé d'une extrême injustice sociale (dans une dictature, les riches sont souvent très riches et les pauvres très pauvres).
Maintenant observons les quelques lois déjà votées par nos députés ou en cours de discussion à l'assemblée nationale, il y a d'abord la mise sous tutelle par l'état de l'audiovisuel publique qui limite l'indépendance de ces médias. Puis le projet de suppression du juge d'instruction au profit d'un parquet dépendant de l'exécutif, entorse à la séparation des pouvoirs. Les nouvelles sécuritaires sont également en cause par la possibilité d'enfermer une personne même après qu'elle a purgé sa peine et la création du fichier Edwige (même si le nom du fichier a changé). On met également en place la détention administrative (c'est-à-dire sans procès) pour les immigrés illégaux d'abord mais c'est un premier pas. Le pays des droits de l'homme se trouve ainsi bien loin de ce qu'il fut.
Sous couvert de service minimum ont met en place une loi qui entache, quoi qu'on en dise, le droit de grève, au moins en partie. Plus récent encore, on veut limiter le droit d'amendement du parlement là encore par un nouvelle loi. Cette fois c'est l'expression de la volonté du peuple (dont le parlement est la représentation) que l'on veut limiter.
Certes certaines lois votées sous les gouvernements précédents comme l'interdiction de réunion dans les halles d'immeubles ou le passage à une armée de métier (une armée de conscrits ne faisant pas de coup d'état) avaient déjà préparé le terrain. Mais la plupart des lois que je met en cause ici ont été votées récemment. Naturellement chacune de ces lois prise indépendamment peut paraître anodine et promulgué pour de bonnes raisons. Mais prise dans leur ensemble elles sont préocccupantes. Elles n'instaurent pas par elles-même une dictature, loin s'en faut, mais elles réunissent toutes les conditions favorables à son apparition. Espèrons que nos prochains gouvernements sauront garder la tête froide et n'auront pas de velléités d'autoritarisme car à l'heure actuelle peu de gardes fous subsistent.
Aujourd'hui, il me semble qu'il ne reste que deux verrous à une dérive autocratique : l' Europe dont je ne pense pas qu'elle acceptera l'arrivée au pouvoir d'un dictateur dans un de ses pays (encore que, quand on voit ce qu'elle fait de l'avis des irlandais, on peut se poser des questions) et le Sénat beaucoup moins prompt à suivre l'exécutif dans ses délires législatifs.
Aujourd'hui personne ne remet en cause cette lentre évolution. Parfois même on la soutient.
La démocratie et la liberté s'éteignent toujours sous les applaudissements. Les larmes viennent après." Firass Yassin
article écrit pour l'association les-democrates.fr président Richard Morales - secrétaire générale Michelle Genet.
Les commentaires récents