Taxe carbone par Maurice Szafran dans Marianne de cette semaine : extraits
"A Madrid, on annonce déjà que le gouvernement (socialiste, paraît-il) de JL Zapatero, confronté aux dérapages généralisés des comptes de l' Etat - déficits abyssaux, dettes sans fond-, aura recours, inexorablement, dès septembre, à l'augmentation des impôts.................Les principaux médias ibériques, notamment l'influent El Païs, préparent déjà l'opinion publique à une rentrée douloureuse. Le Premier ministre, lui, ne se donne même plus la peine de démentir.
Au même moment, à Paris, Nicolas Sarkozy et François Fillon, n'ont pu se résoudre à cette pédagogie de la vérité. En Sarkozye, il est ainsi interdit de laisser présager quelque augmentation d'impôts que ce soit. Mon commentaire : élections régionales obligent...
..............Osons la remarque : le chef de l'Etat nous berne, nous bourre le mou en s'affirmant par définition pragmatique, étranger à toute idéologie. Dès lors qu'il s'agit d'impôt, le néolibéral orthodoxe pointe le bout de son nez. En réalité, le président est autrement plus dogmatique que son collègue Zapatero sur ces sujets_là, les plus importants du moment ceux qui déterminent notre devenir collectif.........
Prenons cette grande affaire estivale de la désormais célébre taxe carbone. Elle est révélatrice de la méthodologie, de la psychologie du sarkozysme. De quoi s'agit-il ? De taxer les ménages et les entreprises, dès 2010, à proportion de leurs utilisations d'énergies fossiles (pétrole, gaz, fioul et (peut-être électricité) en créant une contribution, directe et indirecte, climat énergie (CCE). Si l'on s'en tient à ce qui est affiché depuis deux ans comme une volonté d'airain (combattre les émissions à effet de serre), la mesure ne peut-être que follement populaire à l'heure de l'écologisme triomphant, à l'instant Cohn-Bendit superstar électorale. NIcolas Sarkozy, maître tacticien de la guerre politique, ne pouvait que s'engouffrer dans cette brèche.
La mesure serait populaire parmi les français réfractaires au sarkozysme ? (à voir ...)
Autant confier la mission d'étude à une figure historique de la gauche, à une vedette du socialisme vieillissante. Michel Rocard, qui avoue sans détour à Alain Minc qu'il le trouve décidément "très bien" ce président de droite. Le tour est joué, la gauche, une fois encore emberlificotée dans ses contradictions, et le président, lui, génial ! C'est cela la politique selon Sarkozy. Des coups de poker joués à toute vitesse, je t'entourloupe, tu n'y vois que du feu et l'opinion publique, amusée, admire son chef. Trop simple pour être (tout à fait) vrai.
Car, il se trouve que Michel Rocard se contrefiche, c'est d'ailleurs fort sympathique, des dix commandements du sarkozyme. Lui, il se revendique social-démocrate old fashion. Augmenter les impôts, en créer un nouveau, ne le terrorise pas. Tant pis si le Président ne supporte pas, mais le dispositif élaboré par l'ex-premier ministre ponctionne les usagers-citoyens de façon substantielle. Le litre d'essence sans plompb augmenterait de 7,7c, et la facture de chauffage s'alourdirait de 15%. Cataclysme en Sarkozye. Les députés UMP dénoncent Rocard le fou. Comment réagiront ces électeurs qui, hors des grandes villes, ne peuvent se passer de leurs voitures ? Mal forcément. (Quoique les français sont anesthésiés depuis des mois, sans réaction). L' Elysée balbutie, insiste sur la nécessité d'un système de compensation protégeant les plus démunis. Mais quid, des classes moyennes, ce vivier électoral jadis acquis à la gauche et que Sarkoyz cajole sans répit ? Le soupçon est désormais là, savageur : comme en Espagne, le nouveau tandem Sarkozy-Rocard va faire les poches de ces classes moyennes déjà tétanisées par la grande crise. Terrible bataille politique en perspective entre Sarkozy.... et Sarkozy, pour ce président atteint du syndrôme de la chauve-souris :je suis oiseau, voyez comme j'épouse le combat réformateur, exige la justice, le partage, la refonte des solidarités, bref la refonte d'ensemble de notre fiscalité si inégalitaire : je suis rat, puisque je continue à être l'idéologue qui refuse d'entendre parler de ces mesures.
Après ses vacances azuéennes, Nicolas Sarkozy ne se dépêtrera pas de cette affaire de la taxe carbone à si bon compte. Car, une nouvelle fois, Daniel Cohn Bendit l'a piégé. En exhortant, en suppliant le président de mettre en oeuvre le rapport Rocard - "une oeuvre révolutionnaire", clame-t-il -, Cohn Bendit ouvre grand la trappe sous les pieds du vacancier du Cap Nègre : dire oui, c'est castagner les classes moyennes ; refuser, c'est se détourner de la vague écolo si importante désormais au plan électoral. MItterant a toujours dit que Rocard était "un emmerdeur allumé". Sarkozy aurait dû écouter le vieux président, et davantage se méfier...". M. Sazfran Marianne.
Déjà Fillon raconte à qui veut l'entendre, que ce n'est pas une nouvelle taxe mais une incitation ! Ce sera vous verrez à la rentrée la communication gouvernementale pour nous faire avaler des couleuvres. On nous prend vraiment pour des imbéciles ! et il semblerait que l'on accepte tout s'en broncher.
Souvenez-vous, le bouclier fiscal serait revu après les européennes mais comme... l'ump est arrivé en tête - aux oubliettes le bouclier fiscal, pour ne pas mécontenter ses électeurs !!!
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