"la somme des pratiques qui vont engager notre pays dans des changements réels + l'addition des citoynes qui redonneront le pouvoir d'agir aux politiques + le total de ce que chacun peut faire tout de suite pour enrayer la montée des extrémismes"
livre a paru en 2002
".....Lors d'une soirée électorale, en 1997, je me trouvais seul devant la télévision. L'extrême droite débordait de son lit naturel : c'était à l'époque où personne n'imaginait encore que le Front national accéderait unjour au deuxième tous d'une élection présidentielle. les candidats de Le Pen se posaint déjà en arbitres d'élections triangulaires. L'extrême gauche déraisonnable enflait et vomissait des colères populaires. La somme de ces prurits devint brutalement ma hantise. Si tant de gens votaient pour des candidats barjos ou qui puaient la haine, ce n'était pas par vice ; mais bien par désespérance parce qu'ils n'étaient pas entendus".
(avez-vous le sentiment d'être mieux entendus en 2009 ? je ne le pense pas)
"Or l' Histoire montre que si l'on ne règle pas les difficultés qui démangent un peuple, celui-ci finit pas s'abonder à n'importe qui. La souffrance et les dissensions civiles mènent parfois au pire. Et surtout à l'imprévisile.
Les manuels d' Histoire sont là pour rappeler qu'il n'arrive dans la vie d'une nation que des évènements assez improbables, suscités par des engrenages irrationnels que personne ne contrôle.
J'étais devant ma télé, et je me suis dit en regardant un échantillon d'élus satisfaits :
"les cons, ils sont impuissants, tout le monde le sait sauf eux !"
En désespoir de cause à servir, refusant tout à-quoi-bonisme, j'ai eu envie de faire ce que je pouvais pour aider l'Etat, afin de redonner un peu de pouvoir à la classe politique; car il faut qu'ils en aient. Je parle ici du véritable pouvoir, celui de régler effectivement ce qui paraît intolérable à un peuple, pas celui de nombreux ambitieux ou de faire voter des lois peu appliquées.
Ce soir-là, j'ai donc décidé de m'engager, de faire de la politique sans me faire élire. Pourquoi ? Parce que je crois qu'un ministre est un type - ou une femme - ligoté par un système qui rend marginale son action sur le réel. Certes il s'agite, dépense des crédits avec ardeur, tente de matérialiser des enthousiasmes, signe sans répit du courrier, postillonne des déclarations à la presse, éructe lors d'arbitrages difficiles, obtient parfois l'extase d'un journal de vingt heures : mais quel résultat dans votre quartier ? Tous les piétons qui circulent en France sentent bien cette impotence, même s'ils continuent à voter en espérant, chaque fois, que le gouvernement finira par commettre quelques bonnes actions. Ce qui, bien sûr, arrive parfois, mais rarement. Chacun le sait, les politiques - souvent intègres, intelligents et dévoués - gouverne à peine l' Etat, et encore moins la société. Avec les conséquences électorales que l'on sait. Or, moi, ce qui m'intéresse, c'est justement d'agir sur la réalité, de la guérir, pas de grignoter quelques pour cent ou gravir les échelons de la vanité. La reconnaissance sociale, je m'en fous ; je l'ai déjà obtenue, à vingt ans, par mes livres.
Et puis, en m'engageant ainsi, de façon gratuite, j'ai eu observer que celui qui ne quémande rien pour lui-même est bien placé pour agir. On peut alors naviguer incognito en contournant les icebergs des conservatismes, réclamer tout à tout le monde sans être soupçonné de braconner un petit profit personnel. Si vous voulez initier une réforme réelle en France, il est aujourd'hui plus commode de ne pas être élu ou ministre de la République. Je le sais, j'en ai fait l'expérience. Il me paraît donc essentiel pour notre nation que des gens entrent en politique tout en restant hors du système.
suite demain.
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