Les pages les plus lues et les plus commentées sur ce blog "Esprit Démocrate" sont sans contexte l'article de Mme Badinter sur la burqa.
Ayant reçu d'une amie cette information, je tiens à la partager avec tous ceux qui se sont manifestés sur ce blog et qui ont envie à l'évidence de vivre les yeux grands ouverts sur des thèmes cruciaux pour notre société, et qui ont envie de vivre DEBOUT ! C'est aussi un devoir et un hommage rendus à toutes ces femmes qui à travers le monde souffrent de leurs conditions de femme.
Djemila Benhabib contre les pratiques d'un autre âge. Cette ex-journaliste a publié un livre "Ma vie à contre-Coran" c'est le titre, sciemment provocateur. Son premier essai qui-même s'il est largement autobiographique, ne restitue pas moins la complexité de cette période de folie dans laquelle a été plongé son pays par l'irruption de l' Islam politique.
Lien : http://www.elwatan.com/Djemila-Benhabib-au-pas-de-charge
Texte touchant et encourageant : il y a encore des FEMMES DEBOUT
quelle sombre époque pour ces femmes.
Le 13 novembre 2009, Mme Djemila Benhabib auteure de cet ouvrage critique a été entendu et a lu un texte devant les sénateurs au Palais du Luxembourg à Paris dans le cadre de la mission parlementaire sur le voile intégral lors de la journée FEMMES DEBOUT organisée par Femmes solidaires
Ce blog en reproduit quelques extraits : Après avoir salué les Sénatrices, et Mesdames et Messieurs les dignitaires
Djemila commence ainsi "Chers amis, Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites, aujourd'hui, de me consacrer parmi les femmes debout et de permettre à ma voix, celle d'une femme de culture musulmane féministe et laïque de résonner dans cette prestigieuse institution de la République. Merci à vous, mes amies de Femmes solidaires et de la Ligue du droit international des femmes pour votre travail acharné, permanent et indispensable que ce soit dans les quartiers, auprès des femmes victimes de violences et discriminations, dans sans papiers ou encore au sein des politiques et des instances onusiennes. C'est dire que c'est ici, localement, que prend racine le travail pour les droits des femmes pour se répercuter à l'échelle internationale. C'est dire aussi que la Marche des femmes pour la liberté et l'égalité est une et indivisible. Lorsqu'une femme souffre dans un quelconque endroit de la planète, c'est notre affaire à toutes et à tous. Merci de nous faire sentir de mille façons que nous sommes les maillons d'une même chaine.
Voilà encore quelques années, je n'aurai jamais imaginé que ma vie de femme, que ma vie de militante serait si intimement liée au féminisme et à la laïcité.
Je vous surprendrai peut-être en avouant que je ne suis pas devenue féministe en tournant les pages du " Deuxième sexe", ni en me plongeant dans ce magnifique roman d' Aragon "Les cloches de Bâle", où il était question entre autres de Clara Zetkin et de Rosa Luxembourg, deux figures de proue du féminisme et de la paix dans le monde.
Je ne suis pas devenue laïque en m'abreuvant de Spinoza, de Ibn Al-Arabi, de Descartes, de Ibn Khaldoun ou de Voltaire, mon maître. Absolument pas.
J'aurais pu tourner mon regard ailleurs pour me perdre dans cette enfance si heureuse que j'ai eue dans une famille généreuse, cultivée, ouverte sur le monde et sur les autres, profondément engagée pour la démocratie et la justice sociale. J'aurais pu m'égarer dans la beauté de cette ville qu'est Oran où il faisait si bon vivre au bord de la mer. Cette ville qui a propulsé la carrière littéraire d'Albert Camus, avec son célèbre roman "La peste", jusqu'au Nobel de la littérature. J'aurais pu ne rien voir, ne rien entendre des brimades, du mépris, des humiliations et des violences qu'on déversait sur les femmes. J'ai choisi de voir et d'écouter d'abord avec mes yeux et mes oreilles d'enfant. Plus tard, j'ai choisi de dire les aspirations de toutes ces femmes qui ont marqué ma vie pour que plus jamais, plus aucune femmes dans le monde, n'ait honte d'être femme. Pour vous dire vrai, à l'enfance et surtout à l'adolescence, je n'ai jamais rêvé de mariage, de prince charmant, de robe longue, de grande maison, d'enfants et de famille. Les quelques mariages auxquels j'avais assisté, en Algérie, me faisaient sentir que la femme était un objet bien plus qu'un sujet. Inutile de vous préciser que ma perspective était ultraminoritaire, car les femmes sont formatées à devenir des épouses puis des mères dès l'enfance. Je devais avoir, quoi, cinq, six peut-être sept ans tout au plus, lorsqu'on me somma de rejoindre ma grand-mère dans la cuisine, car ma place naturelle était à mi-distance entre les fourneaux et la buanderie, de façon à pouvoir faire éclater mes talents de cuisinière et de ménagère le moment venu.
En 1984, l' Algérie adopte un code de famille inspiré de la charia islamique. J'ai 12 ans à cette époque. Brièvement, ce code exige de l'épouse d'obéir à son mari et à ses beaux-parents, permet la répudiation, la polygamie, destitue la femme de son autorité parentale, permet à l'époux de corriger sa femme et en matière d'héritage comme de témoignage, l'inégalité est érigée en système puisque la voix de deux femmes équivaut à celle d'un homme tout comme les parts d'héritage.
<Question : L' Algérie est-elle devenue musulmane en 1984 ?
Réponse DB : je vous la donnerai pendant le débat tout à l'heure si vous le souhaitez.
Pour ce qui est de la laïcité, j'ai compris sa nécessité lorsque, au tout début des années 1990, le Front islamique du salut (FIS) a mis à genoux mon pays l'Algérie par le feu et par le sang en assassinant des milliers d' Algériens. Aujourd'hui, on est forcé de constater que les choses n'ont pas tellement changé.
Trop de femmes dans le monde se font encore humilier, battre, violenter, répudier, assassiner, brûler, fouetter et lapider. Au nom de quoi ? De la religion, de l'islam en l'occurrence et de son instrumentalisation. Pour refuser un mariage arrangé, le port du voile islamique ou encore pour avoir demandé le divorce, porté un pantalon, conduit une voiture et même avoir franchi le seuil de la porte sans la permission du mâle, des femmes, tant de femmes subissent la barbarie dans leur chair. Je pense en particulier à nos soeurs iraniennes qui ont défilé dans les rues de Téhéran pour faire trembler l'un des pires dictateurs au monde : Ahmadinejad. Je pense à "Neda", cette jeune iranienne assassinée à l'âge de 26 ans. Nous avons tous vu cette image de Neda gisant sur le sol, le sang dégoulinant de sa bouche. Je pense à "Nojoud Ali", cette petite Yéménite de 10 ans, qui a été mariée de force à un homme qui a trois fois son âge et qui s'est battue pour obtenir le droit de divorcer,et qui l'a obtenu. Je pense à "Loubna Al-Hussein" qui a fait trembler le gouvernement de Khartoum l'été dernier à cause de sa tenue vestimentaire.
La pire condition féminine dans le globe, c'est celle que vivent les femmes dans les pays musulmans. C'est un fait et nous devons le reconnaître. C'est cela notre première solidarité à l'égard de toutes celles qui défient les pires régimes tyranniques au monde. Qui oserait dire le contraire ? Qui oserait prétendre l'inverse ? Les islamistes et leurs complices ? Certainement mais pas seulement.
Il y a aussi ce courant de pensée relativisme qui prétend qu'au nom des cultures et des traditions nous devons accepter la régression, qui confine l'autre dans un statut de victime perpétuelle et nous culpabilise pour nos choix de société en nous traitant de racistes et d'islamophobes lorsque nous défendons l'égalité des sexes et la laïcité. C'est cette même gauche qui ouvre les bras à tarik Ramadan pour se pavaner de ville en ville, de plateau de TV en plateau de TV et cracher sur les valeurs de la République.
Sachez qu'il n'y a rien dans ma culture qui me prédestine à être éclipsée sous un linceul, emblème ostentatoire de différence. Rien qui me prédétermine à accepter le triomphe de l'idiot, du sot et du lâche, surtout si on érige le médiocre en juge. Rien qui prépare mon sexe à être charcuté sans que ma chair en suffoque. Rien qui me prédestine à apprivoiser le fouet ou l'aiguillon. Rien qui me voue à répudier la beauté et le plaisir. Rien qui me prédispose à recevoir la froideur de la lame rouillée sur ma gorge. Et si c'était le cas, je renierais sans remords ni regret le ventre de ma mère, la caresse de mon père et le soleil qui m'a vu grandir.
L'islamisme politique n'est pas l'expression d'une spécificité culturelle, comme on prétend ça et là. C'est une affaire politique, une menace collective qui s'attaque au fondement même de la démocratie en faisant la promotion d'une idéologie, violente, sexiste, misogyne, raciste et homophobe" D. Benhabib
le texte est en intégralité sur www.over-blog.com/headline-Cachez_ce_voile_que_je_ne_saurais_voir-1136034448.html-
titre LE VOILE, blog <le lutinmalicieux> ou sur simple demande à [email protected]
Quelques articles pas forcément dans l'ordre de parution concernant la burqa Téléchargement Le Figaro - France Les conclusions de la mission parlementaire sur la burqa
Téléchargement Les préconisations de la mission parlementaire sur la burqa
Téléchargement Ouest-france_fr - Laïcité la nouvelle donne
Téléchargement Ouest-france_fr - Voile intégral Sarkozy propose une loi
Téléchargement Société - Pas de burqa dans les écoles les hôpitaux ou les bus - Le Progrès
Espèrons que la mission parlementaire présidée par André GERIN (PC), et que nos élus (es): députés/sénateurs iront très loin dans leurs prises de décisions et conclusions contre le port de la burqa en France et qu'ils feront preuve de courage,
on le doit à toutes ses femmes qui luttent dans le monde pour garder leur dignité de FEMME.
"La Laïcité est la seule voie de cohabitation possible" DBenhabib.
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