C'était hier, Yvon Gattaz Ancien patron des patrons et Président de l'association Jeunesse et Entreprise dans un interview au Progrès disait : "Si on laisse les jeunes sur le trottoir, nous risquons gros, très gros."
Le plan de relance annonçé par Nicolas Sarkozy sera-t-il suffisant ?
Le Président a la recherche de l'électorat jeune ! Reste à transformer les mots en actes, les promesses en emploi et pas seulement précaires. C'est une autre histoire ....
Compte-tenu de la situation, le plan ne sera pas suffisant ! pourquoi ? c'est un dispositif qui pare au plus pressé. Nicolas Sarkozy mise sur un dispositif éprouvé sans rompre avec une politique de l'emploi fondée principalementsur la baisse du coût du travail. Accueilli avec "beaucoup d'intérêt par l'artisanat, numéro un de l'apprentissage et approuvé "sans réserve" par les patrons du Medef, le plan présidentiel a déçu l'opposition et les syndicats qui espèraient plus qu'une "réponse conjoncturelle" car c'est bien une réponse conjoncturelle qui a été donnée.
Environ 600.000/700.000 jeunes vont arriver sur le marché du travail dans les prochains mois, et puis, il y a tout ceux qui actuellement ne trouvent pas d'emploi ...Le taux de chômage des 18-25 ans a atteint les 20,4% en moyenne au quatrième trimestre. Intolérable.
Le chômage des jeunes n'est pas né avec la crise, comme nos dirigeants politiques veulent nous le faire croire.
Les mesures conjoncturelles prises ne servent qu'à gérer une situation d'urgence, et puis entre l'annonce des mesures décidées et la réalisation des dispositifs qui seront mis en place, il y a un temps beaucoup trop long ou parfois carrément pas suivi d'effets...Nous avons de nombreux exemples en mémoire.
Autre problème, nous ne savons pas où Nicolas Sarkozy prend exactement ses 1,3 milliards d'euros ? comment compte-t-il financer les exonérations de cotisations sociales et les primes pour les contrats de professionnalisation et pour les entreprises qui embauchent des stagiaires ? L' idée d'utiliser les 3 milliards du fonds d'investissement social (Fiso) a été évoquée. Ce n'est pas normal, on ne veut pas voir cet argent ainsi utilisé. A moins que l'Etat accepte de mettre plus d'argent dans ce fonds, comme il est demandé par les syndicats depuis février dernier sans être entendus.
Une autre critique, ce plan souffre de l'absence d'un acteur essentiel : LES ENTREPRISES. N. Sarkozy peut fixer des objectifs précis en matière d'embauche, mais au final, ce sont elles qui décident. Offrir 1000 euros pour l'embauche d'un stagiaire en CDI ne suffit pas pour diminuer le chômage. Il ne faut pas que les recettes de l'Etat soient sans contreparties, comme c'était le cas dans les dernières politiques pour l'emploi des jeunes. Les employeurs doivent s'engager à embaucher. L'attitude du Medef ne nous incite pas à l'optimiste.
Je crains ceci comme l'Unef : "rien ne dit que cela marchera si les contrats mis en place sont utilisés pour faire des jeunes une main d'oeuvre bon marché". Souvenez-vous du Smic-jeune avorté sous Balladur.!
Mais vu la situation catastrophique de l'emploi des jeunes, il est bon d'essayer toute solution. Il est bon de demander à tous les chefs d'entreprises de toutes tailles et de toutes branches de prendre l'engagement de recruter des jeunes au tout début de leur vie professionelle pour une période minimum de six mois.
Compte-tenu de la situation, il fallait des mesures exceptionnelles. Le pire des scandales, c'est de laisser des jeunes sans emploi, sans travail. Il faut faire connaître aux jeunes les métiers dont ils disposent or en ce domaine il y a une véritable méconnaissance, le gouvernement doit y remédier. Des centaines de milliers d'emplois sont aujourd'hui disponibles dans le bâtiment, l'hôtellerie et la restauration ou les services à la personne. Ces métiers sont mal vendus par les entreprises. Il y a aussi les métiers manuels comme boulangers, traiteurs, bouchers, plombiers, électriciens qui n'arrivent pas à trouver des apprentis, des artisans partant en retraite ne trouvent pas de repreneurs pour leurs affaires, il faudrait en chercher les causes et y remédier...
Y aura-t-il une explosion sociale ? Si le chômage des jeunes croît encore, il risque d'atteindre dans quelques mois un seuil d'explosion spontanée. La solidarité nationale des entreprises peut et surtout doit se manifester de façon exceptionnelle, sinon nous allons faire de nos jeunes, une génération sacrifiée.
La France, mauvais élève de l'Europe : chez les 16-24 ans, le taux de chômage s'est aggravé en 2008. En décembre, il a atteint en France 20,9% de la population active, à rapprocher des 7% chez les 25-49 ans. Ce taux devrait augmenter de près d'un point au 1er semestre 2009. les missions locales de Rhône-Alpes ont enregistré un afflux en progression de 14.16% en février par rapport à l'an dernier.
Dans l' Union européenne, le taux de chômage chez les jeunes se situait en 2007 à 6,8% de la population active et inactive (15,4% de la population active)
renseignements Le Progrès du 24 avril 09 initiales N. B.
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