Guillaume Pepy, le président de la SNCF, l'avait dit, en décembre, lors de l'inauguration du TGV entre Nantes et Les Sables-d'Olonne : « On a mis cinquante ans pour construire le réseau classique. Avec les lignes à grande vitesse (LGV), c'est un deuxième réseau que le pays est en train de bâtir. Il sera financé par le contribuable et par le voyageur. »

L'usager SNCF, le client plutôt, était averti. La hausse moyenne de 3,5 %, applicable demain, concerne les tarifs TGV « loisirs » et « pro ». Pour ces derniers, qui donnent droit à des services supplémentaires, l'augmentation de 3,5 % est majorée de 1 € en seconde classe et de 2 € en première.

Selon les trajets, le supplément diffère. Il s'agit de tenir compte de la concurrence de la route et de l'aérien. Par exemple, vous paierez un Paris-Lille tarif loisirs 1,30 € de plus en 2^e et un Paris-Marseille 2,10 € de plus. En revanche, la tarification des billets Prem's à 17 et 22 €ne change pas, tout comme le prix des cartes de réduction alors que le trafic TGV représente 85 % des voyageurs transportés sur le réseau national.

Cette hausse de 3,5 % est l'une des plus importantes de ces dernières années, plus que l'inflation (1,6% à fin novembre). Elle va certes assurer, en partie, le financement du renouvellement du parc TGV et la construction du réseau LGV. L'entreprise publique doit investir 740 millions d'euros dès 2009.

Ni l'explosion de la facture énergétique (+ 15 %) ni celle des péages versés à Réseau ferré de France (+ 6,5 %) pour l'utilisation des voies ne seront compensées. D'après l'entreprise, une répercussion intégrale aurait conduit à relever les tarifs de 5 %. « Nous avons préféré rogner sur nos résultats et faire des efforts de productivité pour que la grande vitesse reste un moyen de transport pour tous », a déclaré Mireille Faugère, directrice générale chargée des grandes lignes.

Reste que, dénonce la CLCV (Consommation, logement et cadre de vie), cette évolution des prix ne se « justifie pas ». La branche voyageurs a généré en 2007 « plus d'un milliard d'euros de bénéfices. Pourquoi ne servent-ils pas à financer l'investissement ?» L'association de défense des consommateurs affirme ne pas comprendre « comment cette augmentation, qui pénalisera les usagers actuels, s'inscrit dans la politique d'éco-mobilité menée par le gouvernement ».

Des perturbations à Saint-Lazare. Le trafic sur la ligne L du Transilien au départ de Saint-Lazare sera encore perturbé aujourd'hui, à la suite d'arrêts de travail. Les autres lignes de cette gare ne sont pas affectées.